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Découvrir Châteauguay

Marguerite d’Youville

Récit historique de la vie de Marguerite D’Youville, produit en collaboration avec la Société du Musée du Grand Châteauguay.


 

Soeur Marguerite d'Youville avec les mains sur un livre rouge

Marie-Marguerite Dufrost de Lajemmerais est née à Varennes le 15 octobre 1701. Elle est la fille de Christophe-Dufrost de Lajemmerais et de Marie-Renée de Varennes.

Pauvreté

Orpheline de père à sept ans, Marie-Marguerite connaît dès lors une grande pauvreté. Grâce à l’influence de Pierre Boucher, son arrière-grand-père, elle étudie durant deux années chez les Ursulines de Québec. Après ses études, la jeune fille assume les tâches ménagères dans la maison de sa mère devenue veuve. Elle la seconde également dans l’éducation de ses trois jeunes frères et deux jeunes sœurs. En compagnie de sa mère et du nouvel époux de celle-ci, elle déménage à Montréal en 1721.

Mariage difficile

Le 12 août 1722, elle épouse François-Madeleine d’Youville dans la paroisse Notre-Dame à Montréal. Plusieurs hauts personnages de la colonie assistent à l’événement dont le gouverneur Philippe de Rigaud de Vaudreuil, le gouverneur de Montréal Claude de Ramezay et le gouverneur de Trois-Rivières, Charles LeMoyne de Longueuil.

Au fil des années, elle souffre des fréquentes absences de son mari et de son commerce d’alcool avec les Indiens. Huit ans plus tard, enceinte, Marie-Marguerite se retrouve veuve avec deux enfants à nourrir. Endettée, elle doit travailler pour subvenir à ses besoins. Elle s’intéresse à la religion et entreprend de multiples œuvres.

Sœurs de la Charité

Tout en veillant à l’éducation de ses deux fils, elle accueille chez elle le 21 novembre 1737 une sexagénaire aveugle. Puis, avec trois compagnes, elle se consacre à Dieu le 31 décembre 1737. Ce moment est considéré comme la date de fondation de leur communauté. Marguerite devient alors, à son insu, fondatrice de l’Institut connu plus tard sous le nom de Sœurs de la Charité de Montréal, les «Sœurs Grises». En janvier 1745, un incendie détruit son logis.
Avec ses compagnes, elle s’engage, le 2 février 1745, à tout mettre en commun pour aider un plus grand nombre de personnes dans le besoin.

Deux ans plus tard, les sulpiciens persuadent le gouverneur de Beauharnois, Mgr de Pontbriand et l’intendant Hocquart, tous trois administrateurs de l’Hôpital Général, de confier la direction de l’établissement à Mme d’Youville. Une ordonnance promulguée le 27 août 1747 la nomme directrice de l’hôpital provisoirement et sous le bon plaisir de Sa Majesté et jusqu’à ce qu’elle en ait autrement ordonné.

Avec ses sœurs et les collaborateurs et collaboratrices dont elle s’entoure, Mère d’Youville accueille dans ce bâtiment en ruine les soldats infirmes, les personnes âgées, les insensés, les incurables, les enfants assistés et les orphelins.

Le 25 août 1755, Marguerite et ses compagnes reçoivent l’habit des mains du sulpicien. Elles prennent le nom de Sœurs de la Charité de l’Hôpital général ou Sœurs Grises. La même année, une épidémie de variole frappe Montréal.

L’année suivante, Bigot a recours à Mme d’Youville pour faire soigner, aux frais du gouvernement, les soldats et les prisonniers malades. Mais l’intendant lésine sur les paiements, et l’hôpital doit assumer la plus grande partie des dépenses. Pour loger et nourrir tout ce monde, les Sœurs Grises se débrouillent : travaux à l’aiguille, confection de voiles et de tentes, fabrication d’hosties et de bougies, préparation du tabac, location de quelques terres et vente de produits de leurs fermes. Elles confient des travaux aux hospitalisés ayant quelque force pour travailler de même qu’aux prisonniers britanniques qui ont été soignés à l’hôpital.

En 1765, un incendie ravage l’Hôpital général de Montréal. Marguerite invite alors ses sœurs et les pauvres à reconnaître le passage de Dieu dans cette épreuve et à le louer. À 64 ans, elle en entreprend la reconstruction.

Seigneurie de Châteauguay

La même année, les Sœurs Grises achètent de l’une de leurs pensionnaires, Marie-Anne Robutel de La Noue, la seigneurie de Châteauguay dont la plus grande partie est encore en friche. Les Sœurs y font construire un grand moulin à eau et une boulangerie, en plus de faire défricher et ensemencer plusieurs
arpents de terre. Un verger est également planté. Surveillant elle-même ces travaux, les fréquents voyages en charrette et en canot entre Montréal et Châteauguay fatiguent beaucoup Mère d’Youville.

Décès

Le 23 décembre 1771, souffrant de paralysie depuis quelques semaines, Mère d’Youville décède à Montréal, dans une chambre de son hôpital, à l’âge de 70 ans. Thérèse Lemoine-Despins, une orpheline que Marguerite avait recueillie, lui succède comme supérieure des Sœurs Grises.

Soeur Marguerite d'Youville avec les mains sur un livre rouge

Mère d’Youville, par Sœur Flore Barrette, 1959 (ASGM)

Anecdotes

Marie-Marguerite aura six enfants : Timothée (1723-1723), Joseph-François (1724-1778), Ursule (1725-1726), Marie-Louise (1727-1727), Charles-Marie-Magdeleine (1729-1790) et Ignace (1731-1731). Ses deux fils qui atteignirent l’âge adulte sont devenus prêtres.

Pendant la Guerre de Sept-Ans (1756-1763), il y a tant de soldats britanniques traités que l’une des ailes de l’hôpital est appelée la salle des Anglais.

L’appellation «Sœurs Grises» pour désigner les Sœurs de la Charité de Montréal vient des calomnies de certaines personnes en référence au passé de l’époux de Marie-Marguerite qui faisait le commerce d’alcool et d’eau-de-vie avec les Indiens. D’autres mauvaises langues accusaient aussi les sœurs d’être grises, ce qui signifiait ivres.

Elle est la première personne née au Canada à être canonisée.

Mère d'Youville entourée d'enfant

Mère d’Youville à Châteauguay (ASGM) 1974.A.092

Quelques dates

1701

Naissance à Varennes de Marie-Marguerite Dufrost de Lajemmerais.

1737

Fondation de l’Ordre des Sœurs de la Charité de Montréal, initialement les Sœurs de la Charité de l’Hôpital général de Montréal. Elles sont aussi connues sous le nom des Sœurs Grises.

1747

Prise en charge de l’Hôpital général de Montréal.

1753

Louis XV confirme officiellement Mère d’Youville comme administratrice de l’hôpital.

1755

Mgr Pontbriand approuve la communauté.

1765

Les Sœurs de la Charité de Montréal deviennent propriétaires de la seigneurie de Châteauguay.

1771

Décès à Montréal de Marguerite d’Youville.

1890

Décret introduisant la cause de sa béatification. Elle est Vénérable.

1959

Béatification par le pape Jean XXIII. Elle est Bienheureuse.

1990

Canonisation par le pape Jean-Paul II. Elle est Sainte.

1993

Une entente entre la congrégation des Sœurs Grises, la Fondation de la faune du Québec et la Ville de Châteauguay donne naissance au refuge faunique Marguerite-D’Youville sur l’île Saint-Bernard.

2003

Membre du Temple de la renommée médicale canadienne.

2010

Ses restes sont transférés dans la Basilique Sainte-Anne de Varennes.


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