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Découvrir Châteauguay

Récit historique de l’église Saint-Joachim

Récit historique de l’Église Saint-Joachim, produit en collaboration avec la Société du Musée du Grand Châteauguay.


 

l'église Saint-Joachim vu du bord de la rivière

Une église née d’un conflit

Au 16e siècle, la chapelle située au bassin de la rivière étant devenue désuète, les habitants, installés en aval et en amont de la rivière, demandent une nouvelle église, mais n’arrivent pas à s’entendre sur le lieu de sa construction. Les autorités religieuses tranchent : elle doit être érigée à l’intérieur des terres, tout en restant accessible à la navigation. L’église Saint-Joachim est donc bâtie en bas des premiers rapides de la rivière. La communauté y développe ensuite un noyau villageois.

Construction et architecture

La construction de l’église Saint-Joachim s’amorce en 1775 et le bâtiment accueille les fidèles dès 1779, même si quelques travaux restent à faire. Un seul clocher s’élève alors au-dessus de la porte principale. Fait à souligner, l’oeuvre de pierres maçonnées n’adopte pas la tradition du plan au sol en forme de croix orientée vers Jérusalem. En 1812, une sacristie en pierre est ajoutée derrière l’abside.

L’échec des insurrections patriotes insuffle une vigueur nouvelle à la foi catholique des Canadiens français, comme en témoigne la construction de la façade actuelle, en 1840. L’unique clocher est remplacé par deux tours à clocher situées de chaque côté du bâtiment. La magnifique façade à pignon chantourné est une particularité architecturale rare, surtout lorsque conjuguée aux éléments gréco-romains : le fronton triangulaire soutenu par des colonnes et l’urne qui se situait là où on voit aujourd’hui la statue du saint patron. La toiture en tôle à la canadienne et les girouettes surplombant chaque clocher ajoutent aux qualités patrimoniales de l’église classée monument historique, tant par le gouvernement fédéral que national.

Le premier presbytère, le charnier, la première sacristie, le baptistère et le cimetière sont aujourd’hui disparus. Toutefois, le deuxième presbytère et une partie du mur qui entourait le cimetière ont été sauvegardés.

Des trésors d’art religieux

L’intérieur de l’église regorge de trésors méconnus. Parmi ceux-ci, notons le maître-autel de la fameuse École de Quévillon, sculpté par Philippe Liébert et Amable Gauthier vers 1802. Juste au-dessus, un tableau de Saint-Joachim, peint de la main de Liébert, orne l’abside derrière un autre chef-d’œuvre de Gauthier, un tabernacle qui contient plusieurs reliques.

Plusieurs tableaux du patriote et réputé peintre Joseph Légaré peuvent aussi être admirés, dont La Sainte-Famille, que le peintre a dû retravailler sous l’insistance de Monseigneur Fabre. Ce dernier jugeait le décolleté de la Vierge trop plongeant! Une œuvre rare et exceptionnelle s’ajoute à la collection de l’église. Il s’agit d’une statue de Notre-Dame-des-Champs, faite de papier mâché et peinte à la main par les Sœurs Grises entre 1843 et 1857.

Quelques dates

1685

Preuve de l’existence d’une première chapelle chrétienne à Châteauguay, près du manoir seigneurial sur l’île Saint-Bernard.

1735

Construction et ouverture d’une première église à Châteauguay, située au bassin de la rivière, près de l’actuel Collège Héritage.

1760

L’église du bassin est partiellement détruite par les exactions de l’armée anglaise pendant la guerre de Sept Ans qui mène à la Conquête.

1774-1779

Début de la construction puis ouverture de l’église Saint-Joachim.

1790

Construction d’un premier presbytère associé à l’église Saint-Joachim, aujourd’hui disparu sous le pavage de la rue Principale.

1840

Élargissement de la façade de l’église et construction des deux tours à clocher.

1867

Améliorations de l’église : construction du charnier et ajout d’une statue de Saint-Joachim au-dessus de la porte principale.

1894

Rénovations à l’intérieur de l’église.

1914

Autres rénovations à l’intérieur de l’église par François-Édouard Meloche et Toussaint Xénophon Renaud.

1955

Classement patrimonial.

1961

Élargissement de la nef de l’église.

Les débuts d’un service religieux dans la seigneurie

Depuis le début de la seigneurie, le service religieux est offert par les missionnaires du Sault-Saint-Louis (Kahnawake). En 1735, lorsque Hilaire Girardy donne à cet effet un terrain à ses concitoyens, une première église est construite près du bassin de la rivière. La paroisse de Saint-Joachim de Châteauguay est créée en 1743, un peu avant la fin de la construction de l’église. Un presbytère et un cimetière jouxtent la petite église. Lors de la Conquête de la Nouvelle-France, le bâtiment est abîmé par les troupes britanniques.

 

Intérieur de l'église Saint-Joachim

Sépultures sous le plancher

Au Bas-Canada, les Canadiens français pratiquent l’adjudication des bancs. La Fabrique louait, pour un temps déterminé, un ou des bancs précis réservés aux familles plus aisées. Quelques-uns méritaient l’honneur de se faire enterrer sous leur banc. Entre 1780 et 1892, 13 personnes sont inhumées sous le plancher de l’église Saint-Joachim. La plupart sont parmi les premiers défricheurs décédés à un âge vénérable. Un bourgeois bien en vue qui a construit la Maison LePailleur, Pierre Bouthilier, et son épouse sont les derniers laïcs à avoir obtenu ce privilège. À des endroits bien choisis, sous l’évangile ou sous l’autel par exemple, on trouve la sépulture de quelques curés.


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