Jean-Pierre Houde
Récit historique de la vie de Jean-Pierre Houde, produit en collaboration avec la Société du Musée du Grand Châteauguay.
La petite histoire
Jean-Pierre Houde est né à Montréal le 25 avril 1951. Sa mère, Bérangère Dubuc, est couturière, alors que son père Fernand travaille pour Hydro-Québec. Il passe son enfance sur la rue Aylwin puis sur la rue Joliette, dans le quartier Hochelaga-Maisonneuve de Montréal, avec ses frères et sa sœur.
Intéressé par la culture dès sa jeune vingtaine, Jean-Pierre fait ses études collégiales en techniques de loisirs au cégep du Vieux Montréal, qu’il termine en 1973. À la même époque, il rencontre Chantal Deschamps, qui deviendra sa femme le 18 mai 1974.
Pendant et après ses études, il est animateur culturel pour la Ville de Montréal. Il quitte ce poste en 1975 pour travailler au cégep Bois-de-Boulogne jusqu’à son embauche par la Ville de Châteauguay, en mars 1977. Il occupe alors un poste de régisseur socioculturel puis est promu, trois mois plus tard, au poste d’animateur socioculturel. Il obtient sa permanence en septembre de la même année.
Dans les circonstances, son nouvel emploi incite sa femme Chantal et lui à s’établir à Châteauguay. Leur fille Sophie vient au monde le 1er décembre 1977 et, environ deux ans plus tard, l’achat d’une première maison couronne la vie de ces deux jeunes professionnels. 1979 est une année de grands changements pour le couple, Chantal dénichant de son côté un emploi d’enseignante de français à l’école Howard S. Billings.
Cette même année, par l’entremise de son implication auprès de la Fédération québécoise des services socioculturels, Jean-Pierre est amené à se rendre à Québec pour une réunion d’organisation de la 5e édition du Festival Création-Danse de la jeunesse du Québec, prévu à l’école Louis-Philippe-Paré. Comme le service d’autobus est en grève, il doit prendre l’avion pour se rendre sur place.
À son retour, Jean-Pierre, souvent taquiné amicalement pour son manque de ponctualité, doit négocier avec l’agente de bord pour embarquer dans l’avion, puisque les portes sont déjà fermées. Après avoir insisté, il peut finalement rejoindre les passagers à l’intérieur de l’avion. Ce vol marquera les derniers moments de sa vie.
Lors du décollage, un défaut mécanique du rotor du moteur droit occasionne l’écrasement de l’avion Fairchild F-27, à peine 1 km plus loin. Jean-Pierre, alors âgé de 27 ans, de même que 16 autres passagers perdent la vie dans cet affreux accident. Parmi eux, Mme Janet Proulx, enseignante d’histoire à l’école Howard S. Billings, ainsi que Charles Cabana, vice-président de l’Association de parents du Grand Châteauguay.
Par son tempérament et son implication, Jean-Pierre Houde, bien que brièvement membre de la communauté châteauguoise, a marqué la mémoire collective. Plusieurs hommages ont été faits en son honneur, que ce soit dans les journaux locaux et nationaux ou encore dans le cadre de différents événements culturels régionaux.
La démarche commémorative la plus significative a été organisée l’année suivant son décès par les présidents des quatre organismes paroissiaux de loisirs de Châteauguay, MM. Walter Field, Jean Longtin, Jean-Paul Martineau et Guy Gibeau. Ceux-ci ont proposé que l’auditorium du centre culturel soit renommé Auditorium Jean-Pierre-Houde. Lors du dévoilement officiel, le 1er mai 1980, enseignants et élèves ayant côtoyé Jean-Pierre lui offrent un dernier hommage. Depuis la salle de spectacle du Centre culturel Georges-P.-Vanier porte fièrement le nom de cet homme qui, bien que de court passage, a grandement influencé le développement de la culture locale.
Échelle du temps
Naissance de Jean-Pierre Houde.
Première rencontre avec Chantal Deschamps, qui deviendra sa femme.
Diplôme d’études collégiales en Techniques de loisirs (cégep du Vieux Montréal).
Mariage de Jean-Pierre Houde et Chantal Deschamps.
Animateur culturel pour la Ville de Montréal.
Il travaille pour le cégep Bois-de-Boulogne à Montréal et devient membre de l’Association québécoise des travailleurs en loisir.
M. Houde est embauché à la Ville de Châteauguay.
Naissance de sa fille Sophie.
Achat de leur maison sur la rue Spruce, à Châteauguay.
Jean-Pierre Houde se rend à Québec pour les derniers préparatifs du Festival Création-Danse de la province de Québec.
À la suite d’une défaillance technique, l’avion dans lequel il se trouve lors de son vol de retour s’écrase. Il perd la vie à l’âge de 27 ans.
5e Festival Création-Danse de la jeunesse du Québec.
Tenue du Festival du printemps de la Ville de Châteauguay en l’honneur de Jean-Pierre Houde.
L’auditorium du Centre culturel Georges-P.-Vanier est nommé «Auditorium Jean-Pierre-Houde».
Anecdotes
Fier défenseur de la pratique culturelle, il aimait également pratiquer des sports et des activités de plein air en solo comme l’escalade, le vélo, la voile, le camping et le canot.
Père dévoué, il insiste, à la naissance de sa fille, pour se lever la nuit afin de s’occuper de sa petite Sophie.
Ses proches et ses collègues de l’époque le décrivaient comme un grand gaillard (il faisait tout de même 6 pieds et 2 pouces). Il était particulièrement sensible à la condition des personnes âgées et des personnes handicapées.
Jean-Pierre siégeait au conseil d’administration du Service régional des loisirs du Sud-Ouest, dont Jean Bosco Bourcier était le directeur général.
En septembre 1978, Jean-Pierre Houde signe un texte dans le bulletin Informo du Service régional des loisirs du Sud-Ouest en y déclarant que la population de Châteauguay et des environs aurait désormais accès à un programme de 27 nouveaux ateliers culturels, le tout en partenariat avec 7 organismes régionaux, dont le Chœur La Bohème et le Club Rendez-Vous. Il conclut son article ainsi : «On assiste donc à un déblocage important de la part des autorités qui semblent maintenant se rapprocher des réalités du milieu. C’est peut-être un bon signe pour l’avenir».
Jean-Pierre et son épouse Chantal Deschamps à la naissance de leur fille Sophie.
Jean-Pierre Houde (au centre) faisant la promotion d’une exposition artisanale au Centre Régional Châteauguay.
Toile peinte par Henriette Desbois
Jean-Pierre n’était pas reconnu pour sa ponctualité; on le taquinait souvent sur ce trait de caractère. Mais par son enthousiasme communicatif, il avait le don de se faire apprécier des gens.