Centre culturel Georges P.-Vanier
L’histoire du bâtiment
Le Centre culturel Georges P.-Vanier est construit en 1967 dans le cadre de la célébration du centenaire de la Confédération canadienne. Il est l’une des premières installations culturelles publiques de la ville. Conçu et érigé à titre commémoratif, on le retrouve alors parmi 13 autres monuments de ce type sur le territoire montérégien. La firme Gagnon & Archambault Architectes, à qui l’on doit la Place Dupuis à Montréal, réalise les plans et devis. Édifice unique en son genre, l’architecture particulière du Centre est typique des années 1960 et fait écho aux tendances de l’époque, dont la référence la plus édifiante est l’ensemble des pavillons construits pour l’Exposition universelle de 1967.
Première pelletée de terre des travaux.
Le bâtiment original, construit par la firme Ovide Asselin inc., comporte un seul grand pavillon à 12 côtés. Le bois lamellé-collé de la structure, un matériau apprécié des architectes des années 60, rappelle les innovations architecturales de l’époque. De taille modeste, l’aménagement intérieur comprenait toutefois un auditorium, une bibliothèque, une salle d’exposition et un comptoir restaurant. Au fil des années, de nombreux changements sont apportés au bâtiment. En 1971, une première mezzanine s’ajoute du côté de la bibliothèque et plusieurs locaux sont modifés pour accueillir un plus grand nombre de citoyens. En 1972, une seconde mezzanine est ajoutée au-dessus de la section « Galerie/Foyer ». Quatre ans plus tard, l’addition de deux nouveaux pavillons circulaires à l’est du bâtiment permet la création de la Bibliothèque des enfants, résultat d’une importante mobilisation citoyenne.
En 1978, l’affluence toujours grandissante favorise l’ajout de deux autres pavillons. Ceux-ci soutiendront la pratique de nouvelles activités et permettront de loger le personnel des Services récréatifs et communautaires, rebaptisés en 2010-2011 Direction de la vie citoyenne. Le couloir de circulation qui traverse alors ces deux pavillons fait office de nouvelle galerie d’art appelée Galerie La Seigneurie. C’est donc en 1978 que la dernière phase de construction s’achève. Le tout comporte finalement cinq pavillons distincts reliés les uns aux autres.
Le logo du Centre culturel, utilisé durant les années 1970 et au début des années 1980
L’origine du nom
Le Centre culturel a été nommé en l’honneur du premier Québécois francophone lieutenant-gouverneur du Canada, le célèbre général Georges Philéas Vanier. Fondateur du bataillon connu aujourd’hui sous le nom Royal 22e Régiment, M. Vanier est décédé le 5 mars 1967. L’inauguration du Centre culturel a lieu huit mois après son décès, en présence du premier ministre du Canada, Lester B. Pearson, des membres du conseil municipal de Châteauguay-Centre, incluant son maire, Richard Sutterlin, et des membres de la Commission du Centenaire.
Un lieu phare pour la culture locale
En novembre 1967, Roger Sylvestre est embauché à titre de directeur du Département socioculturel et Bibliothèque municipale de la Ville de Châteauguay-Centre. Il a le mandat d’animer et d’organiser la pratique du loisir culturel dans ce nouveau Centre. L’une des premières activités d’importance, en 1967, est la formation d’un groupe de travail dédié à la création d’une bibliothèque municipale, impliquant le réseau de la Jeune Chambre de commerce. Une collecte de livres est alors organisée à l’échelle de la province pour réunir une première collection de 8 000 livres. Le projet devient rapidement un service organisé grâce à l’arrivée du premier bibliothécaire qualité, René Richer, embauché en juillet 1968 et responsable de l’ouverture au public cinq mois plus tard.
Déjà, à ce moment, on offre au Centre une programmation très populaire de cours et d’ateliers culturels et artistiques. Le hall d’entrée sert de galerie d’exposition pour les artistes et l’auditorium, nommé salle Jean-Pierre-Houde en 1980, offre des spectacles, des séances de cinéma et des conférences. Dès sa fondation, le Centre viendra en appui aux associations culturelles et récréatives locales et soutiendra le développement social et communautaire.
Présentation des dessins de la firme d’architectes.
À gauche : Georges Kennedy (député provincial de Châteauguay) et à droite, Richard Sutterlin (maire de Châteauguay-Centre).
Type d’architecture du site de l’Expo 67 qui a influencé le style du Centre culturel.
Quelques dates
Embauche de la firme Gagnon & Archambault Architectes pour la préparation des
plans et devis du futur Centre culturel de la Ville de Châteauguay-Centre.
Réception d’un télégramme du Service du Centenaire de la Confédération,
confirmant l’octroi d’une subvention de 56 666,66 $ pour la construction du
Centre culturel.
Approbation par le Service du Centenaire des plans et devis relatifs au projet
d’édifice commémoratif du Centenaire.
Le contrat de construction est octroyé au plus bas soumissionnaire, Ovide Asselin
Inc., au montant de 110 000 $. La construction débute au printemps de cette même
année.
Le conseil municipal de Châteauguay-Centre accepte la recommandation du
Comité du Centenaire de nommer le Centre culturel « Centre Culturel Georges
P.-Vanier ».
Inauguration du Centre culturel Georges P.-Vanier en présence du premier
ministre du Canada, Lester B. Pearson.
Embauche de Roger Sylvestre, directeur du Département socioculturel et
Bibliothèque municipale.
Différents travaux sont entrepris pour permettre au total cinq phases
d’agrandissement.
Déménagement officiel de la Bibliothèque municipale vers son nouveau bâtiment
situé à côté du Centre culturel. L’ouverture officielle a lieu en janvier 2004.
L’espace vacant est occupé par la Chambre de commerce et le Conseil
intermunicipal de transport du Sud-Ouest (maintenant exo).
Réaménagement de la salle Jean-Pierre-Houde (ajout d’une grille d’éclairage et d’un écran avec moteurs, remplacement de tous les sièges) qui passe de 180 à 211
sièges. Le puits de lumière au-dessus de la scène, qui permettait à l’origine un
éclairage de la scène grâce à la lumière du jour, est définitivement recouvert.
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Le 23 mai 1966, lors de l’annonce du projet du Centenaire, le maire Richard Sutterlin écrivait « La culture c’est notre façon de vivre; nos loisirs, notre histoire, notre labeur, notre faste, la majesté de nos villes, l’organisation de la vie en banlieue. En observant comment nous croissons et prospérons, comment nous essayons individuellement de découvrir une vie meilleure; c’est déjà s’intégrer au monde de demain. C’est ainsi que pour prendre part aux célébrations des fêtes du Centenaire nous avons décidé d’ériger un monument “vivant’’. »
Les terrains sur lesquels sont construits le Centre culturel Georges P.-Vanier, l’actuelle Bibliothèque Raymond-Laberge (2003) et la Maison des Jeunes (2002), proviennent d’un lot du cadastre de la paroisse Saint-Joachim de Châteauguay, qui appartenait à Domenico et Emilio Ciciola, paysagistes, et d’une autre parcelle de terrain qui appartenait à Henri Dorais.
Plusieurs artistes célèbres ont foulé les planches de la petite salle Jean-Pierre-Houde, reconnue pour son intimité et la qualité de son acoustique. Grand-Père Cailloux, Marc Favreau (alias Sol), Claude Léveillée, Pierre Légaré, Gilles Vigneault, Jean-Guy Moreau et Louise Forestier en sont quelques exemples. La diffusion de spectacles professionnels, maintenant connue sous la bannière « Château Scènes », est devenue un incontournable de l’offre culturelle châteauguoise.
Foyer du développent et de la diffusion de la culture à Châteauguay, le Centre culturel Georges P.-Vanier a favorisé l’éclosion de plusieurs organismes ayant marqué l’histoire de la région et, pour certains, le paysage culturel national. Mentionnons le Choeur La Bohème, fondé en 1967-1968, l’Ensemble de flûtes à bec (1975), le Théâtre occasionnel de Châteauguay (TOC), créé en 1979 et le grand orchestre de Châteauguay (1982). Certains de ces organismes sont aujourd’hui disparus, mais d’autres sont encore très actifs dans la communauté.